Le drame
Dimanche 5 janvier, j'avais prévu une séance dans les cotes de Gravelle à Vincennes. Partie pour un échauffement de 30' avec un peu d'éducatifs, c'était une journée ensoleillée avec beaucoup de monde dans le bois "peut etre les bonnes résolutions de la nouvelle année". J'apperçois le groupe étoffé du club de Charenton en train de finir leurs étirments au soleil sur l'ordre de Marc Anfreville, leur entraineur. On allait dans la meme direction, la cote des 500m en bitume, je leur crie "bonne année Charenton" et Marc avec son sourire arriva vers moi pour me faire la bise. Il avait l'air content des bons retour sur le stage car 8 athlétes de son groupe étaient venus.
Il m'a demandé ce que je faisais, je lui répondis "des cotes", et vous "on va essayer de faire aussi des cotes" et ma dernière parole car son groupe partait, a été : "il faut que l'on se voit dans la semaine pour les repas de la soirée du challenge!", chose à laquelle il répondit "ok".
Et oui! c'est moi qui m'occupe du traiteur, le dilemme étant de savoir combien de personnes viennent à la soirée.
Je pars sur les cotes raides en terre, alternance de petites et longues pentes, terrains pas trop boueux, ce petit jeu dura 30' assez bien, vu la charge de sport lors du stage. Un bruit me met la puce à l'oreille, une sirenne d'ambulance sur la route que l'on n'a pas l'habitude de voir passer par là. Il me restait 10' de cote pour faire les 40 minutes que je voulais faire.
Quand j'arrive sur le haut de la cote je reconnais le groupe de Charenton en discussion et on m'interpelle en disant que "Marc a eu un malaise". J'accours vers lui, la Croix Rouge venait d'arriver, 2 personnes s'occupaient de lui qui était par terre, immobile. Un gars des secours était en train de sécuriser le lieu, je lui propose mon aide pour mettre de la rubalise en bas et en haut pour fermer l'endroit car il y a beaucoup de monde le dimanche matin sur cette cote entre les vélos, les courreurs et les groupes d'athlétes qui viennent souvent de l'INSEP. Un bon outil de travail une cote marquée tous les 50 mètres sur 550m en bitume.
J'apperçois Marc avec un défibrillateur car j'apprends qu'il y a un médecin dans leur groupe du club et qu'il avait fait les premiers secours. En fait, il était tombé sur le coté dans la cote après avoir titubé.
Les pompiers arrivèrent avec la police et l'ambulance, on lui mit de l'oxygène avec un défibrillateur à pompe puis sur le brancard pour l'enmener dans un hopital de Paris. Tout son groupe était très inquiet, je demande à Emma qu'elle me donne des nouvelles. Quand j'enleve les rubalises avec un pompier, je lui demande ce qu'il en pense et me répond "vous savez quand on a du sang dans les poumons s'est pas très bon".
En fait, au fond de moi je sais que la tournure des évènements n'est pas bonne. Je le remercie et il me tend le chrono de Marc qui était resté là; je me dis que je lui redonnerais mais non!
Je rejoins Dodo au Tremblay, j'ai jamais été aussi rapide pour relier les deux endroits, je lui raconte mais encore chamboulée de ce qui venait de se passer. On rentre à la maison et impatiente d'avoir des nouvelles, l'après midi fut longue à attendre. Premier SMS "état stationnaire dans le coma, il est transferé dans un autre hopital". Et là, on commence à espérer, on commence à se dire que son travail à la commission, il faudra le faire pendant sa convalaisance. Mais sur un coup de téléphone, on nous dit que c'est fini ! Je reçois le coup de fil d'Emma où je lui réponds que je sais et là je fonds en larmes, je revois toutes les images de ce matin. C'est pire que de recevoir un coup de baton.
Les jours d'après auront été durs, à l'entrainement souvent les yeux mouillés, pas beaucoup de force meme si on essaye de faire pour lui, en prime une gastro...
Le vendredi, jour des obseques beaucoup de monde était venu, l'église de Creteil pleine avec des beaux témoinages. Il était Président de son club, organisateur des 15km de Charenton, membre de la CDCHS, juge...s'était notre ami.
Aurélia
